Les Soirées de rentrée

DES TEXTES CLINIQUES SERONT ENVOYÉS AUX INSCRITS ET UN DÉBAT AVEC DES ENSEIGNANTS AURA LIEU EN VISIO-CONFÉRENCE.

Présidence : Jean-Daniel Matet

Le jeudi 16 septembre à 21 heures

Cas de Benoit Marsault présenté par Dominique Laurent
Discussion : Beatriz Vindret

Cas de Marco Moretti présenté par Corinne Rezki
Discussion : Philippe Benichou

avec les participations de Pierre Sidon et Yasmine Grasser

Le jeudi 30 septembre à 21 heures

Cas de Marcela Assoun présenté par Fabian Fanjwaks
Discussion : Laurent Dupont

Cas d’Aurélie-Flore Pascal présenté par Ligia Gorini
Discussion : Agnès Aflalo

avec les participations d’Anaëlle Lebovits-Quenehen et Fabien Grasser

Le jeudi 14 octobre à 21 heures

Débat sur le thème de l’année : La sexuation :
désir, volonté, destin.

Débat sur le thème de l’année :
La sexuation : désir, volonté, destin
Marie-Hélène Brousse, Lilia Mahjoub, Yves-Claude Stavy

LA REVENDICATION, ORDINAIRE OU PAS

 

Notre monde a érigé la revendication en signifiant maître du lien social. Ses modalités sont aussi multiples que variées : les revendications identitaires sont particulièrement puissantes aujourd’hui, tout comme les revendications territoriales, ou celles liées au droit à jouir plus ou moins sans entraves.

Ce thème sera donc l’occasion de mettre au travail le conseil que Jacques Lacan a donné très tôt aux psychanalystes, à savoir :
« Rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque ».1

Les effets qui produisent ces revendications sur les sujets modernes nous convoquent, certes de manière toujours singulière, à penser la clinique du lien social nouée à celle du parlêtre, à l’époque de l’Autre qui n’existe pas.

Dans la nosographie psychiatrique, et donc du point de vue de la psychopathologie, le « délire de revendication » a été défini par Alexandre Cullerre dès 1897 comme le fait de « réclamer une chose qui nous appartient et qui est entre les mains d’un autre ».2

Plus tard, ce furent Sérieux et Capgras qui établirent la distinction entre interprétation et revendication. Ensuite De Clérambault inclut les délires de revendication dans la catégorie des délires passionnels.3 Les psychiatres classiques considéraient d’une part que les discours revendicateurs sont dirigés contre un Autre mis en position de Maître, et d’autre part, que la plainte latente sous la revendication pourrait s’associer à une plainte mélancolique.

Dans son Séminaire Les psychoses Lacan affirme, lui aussi, que : « un délire d’interprétation n’est pas du tout la même chose qu’un délire de revendication ».4 De plus, la problématique de la revendication est un corrélat de celle de la frustration, l’une ne va pas sans l’autre.

« Si la demande n’est pas exaucée, l’objet change de signification… Il n’y a frustration — le mot l’implique — que si le sujet entre dans la revendication, pour autant que l’objet est tenu pour exigible de droit. L’objet entre à ce moment dans ce que l’on pourrait appeler l’aire narcissique des appartenances du sujet ».5

Nos deux soirées de travail seront l’occasion d’élucider, à partir de quatre cas cliniques les fonctions de la revendication, qu’elle soit ordinaire, c’est-à-dire, inscrite dans ce que Freud appelait la psychopathologie de la vie quotidienne, ou prise dans la logique du délire… Mais aussi de la part de jouissance réelle qu’elle tente de traiter lorsqu‘elle devient solution délirante, ou symptomatique.

Beatriz Vindret

1. Lacan, J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Ecrits, p.321.
2. Cullerre, A., Annales médico-psychologiques, 55(8/5), 1897, p. 354.
3. Gatian de Clérambault, G., « Les délires passionnels. Érotomanie, revendication, jalousie », dans OEuvres psychiatriques, Paris, Frénésie Ed., 1987, 337-346.
4. Lacan, J., Le Séminaire, Livre III, Ed. Seuil p,27.
5. Lacan, J., Le Séminaire, Livre IV, Ed. Seuil, 1994, p.101.

Sur inscription y compris pour les participants à la SC-PIDF (entrée gratuite). Pour
les autres participants, un entretien leur sera proposé et un droit d’entrée de 20 €
sera perçu (15 € pour étudiants de moins de 26 ans et demandeurs d’emploi).