Les Présentations

Les entretiens avec un psychanalyste, devant un public restreint et choisi, de professionnels en formation, reste un mode de transmission de la clinique particulièrement adapté à la psychanalyse. Il préserve les qualités de l’entretien particulier et la rencontre des corps, condition minimale de l’expérience et du recueil clinique. L’analysant se déplace pour rencontrer son analyste. L’analyste qui souhaite entendre celui dont le parcours l’a conduit dans un lieu de soin, pour s’enseigner, va l’y rencontrer. Cette pratique, plus causerie orientée que présentation de cas, est l’occasion de faire surgir des effets de sujet dans le récit d’une histoire individuelle.

LA JOURNÉE DE VILLE-ÉVRARD

L’axe principal de la Section clinique Paris-Ilede-France se déroule à l’Hôpital de Ville-Évrard, une journée par mois, le vendredi, avec un programme d’octobre 2024 à juin 2025.

1- Une présentation
Un psychanalyste (D. Laurent, F. Leguil, Y.-C. Stavy) s’entretient avec un patient hospitalisé.

2- Élucidation de la pratique
La construction d’un cas présenté par un participant avec le commentaire d’un enseignant et un débat. Si vous voulez proposer un cas de votre pratique, faites-le dès maintenant.

3- Un cours :
« Diversité des Dépressions : Tristesse, inhibition, morosité, déprime »

ENFANTS ET ADOLESCENTS

L’objet a, dans la clinique psychanalytique

Nous poursuivrons sur la question de l’objet a, et ce, à partir des cas de la clinique psychanalytique, ceux de Freud, commentés ou non par Lacan, mais aussi à partir des vignettes que Lacan a rapporté de sa propre clinique. Cet objet, qui fait partie de l’algèbre lacanienne, peut en effet être interrogé dans toute clinique, ainsi que Lacan l’a énoncé dans son Ouverture de la Section clinique1 le 5 janvier 1977. Il s’agira alors d’en examiner le statut, la place et la fonction selon chaque cas.

Cet enseignement se fera en trois parties, avec en introduction le cours de Lilia Mahjoub qui sera suivi de la présentation d’un enfant. L’entretien avec ce dernier donnera lieu à un commentaire et à une discussion avec les participants. Une retranscription de l’ensemble de la matinée sera faite par les participants qui en auront pris la charge selon un calendrier établi au début de l’année.

1. J. Lacan, « Ouverture de la Section clinique », Bulletin périodique du Champ freudien, Ornicar ? n° 9 Paris, avril 1977, p. 12.

ENSEIGNANT

Mme Lilia Mahjoub

CALENDRIER

Une fois par mois

Jeudi 9h30 – 12h
28 novembre 2024
19 décembre 2024
23 janvier 2025
13 février 2025
13 mars 2025
10 avril 2025
22 mai 2025
12 juin 2025

LIEU

Centre « Le petit Hans »
(Service du Dr Barbillon-Prévost)
24, rue de la Paix
92500 Rueil-Malmaison

RENSEIGNEMENTS

Pour pouvoir participer à ces présentations, un entretien avec l’enseignant sera proposé aux personnes intéressées, et ce, seulement après que leur inscription aura été acceptée à la Section clinique de Paris-Île-de-France. Il conviendra ensuite de prendre rendez-vous pour cet entretien, en appelant le secrétariat de Madame Lilia Mahjoub, au 01 45 56 08 36, uniquement le lundi 11 h 30 à 12h et de 15 h  à 16 h.

ADOLESCENTS

Variétés des passages à l’acte adolescents

Dépressions adolescentes
La dépression, affect central de la modernité touche tout particulièrement cette classe d’âge que l’on nomme adolescence. Statistiques à l’appui, rien ne semble venir pouvoir endiguer cette vague qui déferle depuis des générations sur le parlêtre. Sorte de spleen médicalisé par des traitements censés remettre de l’ordre, de l’équilibre parmi les neurotransmetteurs, la dépression prendrait de multiples visages  : triste, vide, sans espoir, irritable, ralenti, agité, insomniaque ou hypersomniaque, amaigri ou en surpoids… la liste est longue et s’allonge, sans qu’aucun critère puisse venir signer ce dont il s’agit. Une liste qui souvent égare et laisse en souffrance une fragilité ou une faille dont la pluralité des symptômes n’est que le masque défensif, réponse à un réel rencontré.
Dans son texte Télévision, J. Lacan souligne que la tristesse que l’on qualifie de dépression, à lui donner l’âme pour support n’est pas un état d’âme, c’est simplement une faute morale, comme s’exprimait Dante, voire Spinoza  : un péché, ce qui veut dire une lâcheté morale, qui ne se situe en dernier ressort que de la pensée, soit du devoir de bien dire ou de s’y retrouver dans l’inconscient, dans la structure. Plus loin, J. Lacan évoque, A l’opposé de la tristesse, le gai savoir lequel lui est une vertu.
Au cœur même du témoignage des jeunes accueillis au sein des unités hospitalières d’Aubervilliers, au ras de ce qui s’énonce, nous interrogerons la façon dont chaque sujet peut tenter de bien dire ce qui pour lui, a fait irruption. Questionner délicatement, relever, lire, ponctuer ce dont le jeune témoigne afin de lui permettre de mieux approcher l’intime d’un dérangement jusque-là souvent oublié.

J. Lacan, Autres Écrits, Éd du Seuil, p 525, 526.

ENSEIGNANTS

Dr L. Gorini
Mme Y. Grasser
Mme L. Naveau
Dr JD Matet
Dr Y.-C. Stavy

CALENDRIER

Mardi 10h – 13h
26 novembre 2024
17 décembre 2024
21 janvier 20254 février 2025
18 mars 20256 mai 2025
27 mai 2025
24 juin 2025

LIEU

EPS de Ville-Evrard – Pôle 93I02
EPS de Ville-Evrard-Pôle 93I02

Dr Gorini – Unités hospitalières adolescentes (ascenseur 5ème étage)
15, rue Charles Tillon 93300 Aubervilliers
Transport : Métro ligne 7,  arrêt Quatre Chemins – Aubervilliers, ou arrêt « Fort d’Aubervilliers » /Bus 249, arrêt « Maison de retraite » ou bus 35, arrêt « Mairie d’Aubervilliers ».

RENSEIGNEMENTS

Secrétariat du pôle (Dr Gorini)
01 82 37 00 90

ADULTES

Peut-on parler de dépression dans la psychose ?

Les psychiatres nouvellement formés, influencés par la Formation des neurosciences, multiplient les diagnostics de dépression et traitent en priorité les nouveaux cas par des traitements à visée antidépressive ou désinhibitrice, prenant toujours plus « le signe pour la maladie » comme l’a écrit Serge Cottet1. Il en résulte bien souvent déclenchement ou aggravation de délires, envahissement de phénomènes élémentaires, de perplexités quasi stuporeuses avec pour diagnostics «  Bipolarité, « dépressions résistantes… »

Une lecture clinique psychanalytique met pourtant en évidence l’exigence de l’enseignement de Lacan pour preuve de la psychose, soient des hallucinations « difficiles à entendre par le clinicien », une «interprétativité» discrète, des positions sociales rigides, des identifications inapaisantes mortifères, et révèle l’impasse de ces sujets dans leur tentative de traiter la jouissance débridée.

Ce n’est en effet pas la même situation d’être au bord du « trou… sans recours à l’effet métaphorique du Nom-du-Père…  provoquant un désordre au joint le plus intime du sentiment de la vie »2, que celle de reculer devant le désir, qui engendre «  la tristesse qu’on qualifie de dépression, … qui est une lâcheté morale qui ne se situe… que de la pensée, soit du devoir de bien dire ou de s’y retrouver dans l’inconscient »3.

Ref. Biblios :

Abraham K., «  Esquisse d’une histoire de la libido basée sur la psychanalyse des troubles mentaux  », Oeuvres complètes, (1915-1925), t. II, Paris, Payot, 1965, traduction I. Barande.
Cottet S., « La belle inertie », Ornicar ?, Paris, Navarin, 1985, n° 32.
Crosali C., La dépression, Rennes, PUR, «  Clinique Psychanalytique et Psychologie », 2010.
Freud S., « Deuil et mélancolie », Métapsychologie, (1915). Paris, Gallimard, coll. « Folio/Essais », 1968.
Miller J.-A., «  Introduction à la lecture du Séminaire l’Angoisse  », La Cause freudienne, Nouvelle revue de psychanalyse, n° 59, Paris, Navarin, 2005.

 

1. Cottet S., Gai savoir et triste vérité, La Cause freudienne n°35, p. 34
2. Lacan J., Écrits p. 558
3. Lacan J., Télévision, Autres Écrits, pp. 525,526

ENSEIGNANTS

M. Philippe Benichou
Dr Fabien Grasser
Mme Beatriz Vindret

CALENDRIER

les Vendredis de 13h30 à 16h00
29 novembre 2024
17 janvier 2025
7 février 2025
21 mars 2025
4 avril 2025
23 mai 2025
20 juin 2025

LIEU

CMP de Yerres,
1 rue de la Grange, Yerres 91330.
Station RER « YERRES »
puis Bus jusqu’au CMP.

RENSEIGNEMENTS

Secrétariat du pôle (Dr Gorini) 01 82 37 00 90

Secrétariat du Dr Djamila Mebtouche-Garadi,
cheffe de service
01 61 69 65 66

ADULTES ADDICTS

Addictions : de la dépression-effet à l’angoisse-cause 

Partons du réel et de ce qui tente de s’y substituer au zénith de la civilisation  : un simple coup d’œil à l’ordonnance de nos patients, en consultation ou résidents de nos structures de soins suffit à signifier la dépression : l’antidépresseur y est ubiquitaire. Prescrit par le généraliste, l’addictologue ou le psychiatre, en ambulatoire ou à l’hôpital, initiant le suivi, au cours d’un sevrage ou long cours, seul ou accompagné de régulateurs de l’humeur, son absence fait exception.

Il faut dire qu’il n’est pas difficile d’évoquer une dépression chez nombre de nos patients car le fameux «  syndrome  » comporte en lui-même un élément tautologique  : est dépression caractérisée ce qui comporte au-moins une perte d’intérêt ou de plaisir et /ou une humeur … dépressive (sic, DSM V) : il est facile de cocher ces cases lorsqu’on est addict. Et difficile pour le médecin de ne pas prescrire le « spécifique ».

Mais est-ce le cas ?

La sérendipité de la découverte des antidépresseurs indique au contraire l’opportunisme du positionnement de ces molécules : ni maladie ni spécifique, il y a des drogues excitantes et euphorisantes. Ici, c’est la molécule qui fait la maladie : disease mongering. Mais elle fait aussi – pharmakon oblige – le poison.

Car l’excitation n’a pas toujours d’heureux effets  : l’antidépresseur est contre-indiqué dans les troubles de l’humeur bipolaires dont il accélère les virages (« cycleurs rapides »), tout comme il l’a jadis été dans les psychoses qu’il contribue à aggraver. Nos patients découvrent les bienfaits de l’arrêt de la panacée dans l’apaisement d’une angoisse souvent aggravée par la molécule : on est bien souvent déprimé aussi à force d’angoisse.

La médecine, comme la civilisation, a choisi la fuite en avant : « chacun de vous se fuit soi-même, comme s’il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau… », écrivait Bernanos.

Nous remettons donc l’angoisse-cause au centre et son traitement en place : anxiolytiques adaptés et serrage soulageant par la parole. Si toute addiction est un traitement d’une souffrance psychique, il convient de prendre en charge la cause de celle-ci avant tout projet de réduction de la consommation. Cause que l’objet (a) permet de serrer. L’effet antidépressif suit et c’est bien d’un renversement épistémique dont il s’agit.

ENSEIGNANTS

M. Fabian Fajnwaks
Dr Pierre Sidon

CALENDRIER

les Vendredis de 8h45 – 11h
18 octobre 2024
15 novembre 2024
13 décembre 2024
17 janvier 2025
14 février 2025
21 mars 2025
11 avril 2025
16 mai 2025
13 juin 2025

LIEU

CSAPA La Corde Raide
9 Passage Gatbois
75012 Paris

RENSEIGNEMENTS

Sidon Pierre : link : contact

ADULTES – Hôpital Esquirol
Quand la clinique nous convoque1

PRESENTATION

L’entretien d’un psychanalyste avec une personne hospitalisée en psychiatrie est toujours un moment singulier. Rencontre exceptionnelle à laquelle le patient a donné son accord, en marge des entretiens et échanges qu’il partage avec les membres des équipes qui assurent sa prise en charge thérapeutique. Évènement exceptionnel pour l’un et l’autre qui se rencontrent pour la seule et unique fois devant le public de la présentation. Le goût du mot choisi, du souvenir détaillé, les pièges de l’énonciation avec ruptures de sa cohérence, hésitations, achoppements peuvent ainsi être soulignés, comme le constat des défauts du souvenir ou des impasses du discours. Les ruptures du lien social qui donnent un aspect chaotique à certains parcours de vie. Les moments hallucinatoires, les phénomènes élémentaires sont recherchés avec persévérance, comme ce qui les précède ou les accompagnent dans l’expérience vécue du sujet ? Le caractère massif des conséquences sociales d’un déclenchement de psychose masque souvent ces expériences subjectives que le sujet confie volontiers à qui lui fait signe qu’il peut l’entendre. C’est aussi ce qui permet d’échapper aux lieux communs de l’expression de la folie, de la dépression à l’incohérence du cours de la pensée sans s’obnubiler sur une préoccupation diagnostique. L’entreprise est d’autant plus concluante que les soignants y sont interessés, répondant à certaines de leurs questions et orientant la suite du traitement. La variété des personnes que nous avons rencontrée dans ce service de psychiatrie dont les secteurs sont ceux de Paris-Centre donne à cette exercice un relief particulier que l’accueil chaleureux de l’équipe, sous la responsabilité du Dr Kydichian, accentue l’intérêt maintenu pour les questions cliniques.

1. Lacan, J., Je parle aux murs, Champ freudien, Le Seuil, Paris.

ENSEIGNANTS

M. Éric Laurent
Dr Jean-Daniel Matet

CALENDRIER

Vendredi de 8h45 – 11h
19 novembre 2024
3 décembre 2025
14 janvier 2025
28 janvier 2025
4 mars 2025
25 mars 2025
29 avril 2025
20 mai 2025
3 juin 2025
17 juin 2025

LIEU

Hôpitaux de St Maurice, 10/14 rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice

Accès par ligne de métro 8, arrêt Charenton Écoles puis 15 mn à pieds pour arriver à la porte 7 du secrétariat du Pôle Paris-Centre (Chef de Pôle : Dr Frédéric Kidichian). Ou bus 111 arrêt Épinettes.

RENSEIGNEMENTS

Secrétariat de la Section clinique

ADULTES – Hôpital d’Instruction des Armées de Percy
Présentations

Lacan a redonné ses lettres de noblesse à la présentation de patients. L’entretien du psychanalyste qui vient à la rencontre d’un patient hospitalisé ne vise pas à vérifier les diagnostics de la clinique psychiatrique contemporaine. Il s’agit plutôt de s’éloigner de la clinique qui vaut pour tous pour permettre au patient de dire ce qui lui est le plus singulier et qui a pu par exemple décider de son hospitalisation, à sa demande ou non.

Il s’agit aussi de repérer d’autres éléments comme un trauma plus ou moins bien identifié, un automatisme mental, des expériences énigmatiques hors sens, l’éclosion d’un délire avec ou sans confusion mentale, un dénouage des registres RSI, un débranchement, des troubles de la langue furtifs ou flagrants, une addiction, et cætera. On s’attachera également à repérer la présence de troubles de l’humeur plus ou moins intenses, d’inhibition ou bien d’angoisse. Pour chacun, les détails de la langue des symptômes sont singuliers au sujet.

L’entretien peut buter sur des phénomènes élémentaires qui alimentent un sentiment plus ou moins systématisé de persécution, mais il peut aussi permettre au sujet de dire ce qui jusque-là était insu de lui et qui pourtant était traumatique comme peuvent l’être la séparation d’un proche, le deuil d’un être cher, une rupture amoureuse, un sentiment d’humiliation, etc. et qui recouvrait un sentiment de vide ou de laisser tomber.

Si le repérage signifiant est essentiel, il n’est pourtant pas suffisant. Le repérage de la logique qui anime le rapport du sujet à la jouissance est tout aussi essentiel, et en particulier s’agissant de la sexuation. Ce repérage est souvent la clé d’une stabilisation dans les folies plus ou moins ordinaires qui nous occuperont cette année, car il rend compte de la place du sujet dans la structure.

Chaque présentation est suivie d’une heure de discussion qui permet de préciser certains points – parfois de détails en apparence anodins, mais qui se révèlent essentiels. C’est dire que lors de la présentation comme lors de la discussion qui y fait suite, une grande place est donnée aux phénomènes et à leur structure ainsi qu’aux nouages et dénouages des trois registres RSI. C’est dire aussi que nous prendrons, à chaque fois, le temps de recueillir le plus précieux de l’entretien.

ENSEIGNANTS

Dr Agnès Aflalo
Mme Anaëlle Lebovits-Quenehen

CALENDRIER

Vendredi de 8h45 – 11h
7 janvier 2025
4 février 2025
4 mars 2025
1 avril 2025
6 mai 2025
3 juin 2025

LIEU

Hôpital d’Instruction des Armées Percy
Service de psychiatrie du Dr. Frédérique Gignoux
2 rue Lieutenant Raoul Batany
92140 Clamart

RENSEIGNEMENTS

Le nombre de places étant limité, il conviendra de prendre contact avec le
Dr Agnès Aflalo, une fois faite l’inscription à la SC-IdF.