Les Présentations
Les entretiens avec un psychanalyste, devant un public restreint et choisi, de professionnels en formation, reste un mode de transmission de la clinique particulièrement adapté à la psychanalyse. Il préserve les qualités de l’entretien particulier et la rencontre des corps, condition minimale de l’expérience et du recueil clinique. L’analysant se déplace pour rencontrer son analyste. L’analyste qui souhaite entendre celui dont le parcours l’a conduit dans un lieu de soin, pour s’enseigner, va l’y rencontrer. Cette pratique, plus causerie orientée que présentation de cas, est l’occasion de faire surgir des effets de sujet dans le récit d’une histoire individuelle.
ENFANTS ET ADOLESCENTS
Diagnostic
Quelle contemporanéité à l’adolescence ?
Nous aborderons cette année la question du diagnostic voire des diagnostics chez Freud et chez Lacan. Nous examinerons en quoi Lacan va subvertir cette notion, dans son retour à Freud, en élaborant ce qu’il en est de la structure. L’on a bien souvent rapporté, et partant réduit, la structure chez Lacan à ce qui relevait du structuralisme, soit des théories qui se rassemblaient, sans s’équivaloir, sous ce terme, telles que principalement la linguistique, l’anthropologie, la philosophie. La linguistique sera en effet très présente dans son enseignement.
Mais Lacan, qui s’en inspire concernant le langage en développant sa fameuse formule l’inconscient est structuré comme un langage, n’enferme pas ce terme dans le seul symbolique. C’est ce qui fait que nous trouvons diverses occurrences de ce mot jusqu’à la fin de son enseignement mais avec des modifications théoriques importantes.
Ainsi, qu’en est-il du passage majeur qu’effectue Lacan, de la structure, en tant que c’est le langage, à la structure qui est le réel ?
C’est ce parcours du diagnostic à la structure que nous examinerons, à travers la clinique des cas que la psychanalyse a livré, notamment ceux de Freud mais aussi d’autres commentés par Lacan. Bien sûr, nous verrons que la question du diagnostic n’est pas pour autant écartée mais, avec la psychanalyse, elle se pose autrement que ne le fait la psychiatrie.
Cet enseignement comprend trois parties :
1/ en introduction le cours de Lilia Mahjoub ;
2/ l’entretien avec un enfant ;
3/ un commentaire, suivi d’une discussion avec les participants.
Une retranscription de la matinée sera faite à chaque fois par des participants qui en auront pris la charge selon un calendrier établi au début de l’année.
Renseignements
Pour pouvoir participer à ces présentations, un entretien avec l’enseignant sera proposé aux personnes intéressées, et ce, seulement après que leur inscription aura été acceptée à la Section clinique de Paris-Île-de-France. Il conviendra ensuite de prendre rendez-vous pour cet entretien, en appelant le secrétariat de Madame Lilia Mahjoub, au 01 45 56 08 36, uniquement le lundi 11 h 30 à 12h et de 15 h à 16 h.
ENSEIGNANT
Mme Lilia Mahjoub
LIEU
Centre « Le petit Hans »
(Service du Dr Barbillon-Prévost)
24, rue de la Paix
92500 Rueil-Malmaison
ADOLESCENTS – Aubervilliers
Paranoïa ? Schizophrénie ?
Quelle contemporanéité à l’adolescence ?
A l’heure de l’évanouissement de la nosographie classique, que deviennent les catégories fondées par Kraepelin et Bleuler chez les adolescents du XXIème siècle ? Là où être parano, être schizo sont deux termes passés dans le langage courant sous cette forme familière et abrégée, pour refléter ce qu’il en est de la relation à l’Autre, à son corps. Peut-on encore prendre appui, pour s’y retrouver dans la clinique sur ce qui peine à se nommer du côté de la psychose ? Que garder de ce que recouvrait les termes de paranoïa et de schizophrénie lors de leurs descriptions princeps en psychiatrie ?
Lors d’un exposé à Bruxelles en avril 19821, Jacques-Alain Miller reprenait l’histoire des concepts de Paranoïa et de Schizophrénie en dégageant, à partir des références de J Lacan, une clinique psychanalytique prenant appui sur les modalités de retour de jouissance. Le délire de Schreber comporte que la jouissance soit placée au champ de l’Autre2. La jouissance fait retour dans le corps (…) c’est pourquoi elle se laisse placer, cette schizophrénie, par rapport au discours comme n’y entrant pas3.D’une part, une modalité de retour de jouissance du côté de l’Autre, et d’autre part, une modalité de retour de jouissance du côté du corps.
Au cœur même du témoignage, pour chaque jeune accueilli au sein des unités hospitalières d’Aubervilliers, au ras de ce qui s’énonce, nous interrogerons dans une mise en tension avec les repérages topologiques, la façon d’approcher l’intime d’un dérangement jusque-là, si souvent oublié, et ses conséquences.4
1. J-A MILLER. Quarto n°10 p13
1. Ibid p23
1. Ibid p25
ENSEIGNANTS
Dr L. Gorini
Mme Y. Grasser
Mme L. Naveau
Dr JD Matet
Dr Y.-C. Stavy
LIEU
EPS de Ville-Evrard – Pôle 93I02
EPS de Ville-Evrard-Pôle 93I02
Dr Gorini – Unités hospitalières adolescentes (ascenseur 5ème étage)
15, rue Charles Tillon 93300 Aubervilliers
Transport : Métro ligne 7, arrêt Quatre Chemins – Aubervilliers, ou arrêt « Fort d’Aubervilliers » /Bus 249, arrêt « Maison de retraite » ou bus 35, arrêt « Mairie d’Aubervilliers ».
RENSEIGNEMENTS
Secrétariat du pôle (Dr Gorini)
01 82 37 00 90
ADULTES
Yerres – CHSF
Schizophrénie ou paranoïa, pertinence du diagnostic
L’opposition entre schizophrénie et paranoïa, née de la clinique psychiatrique et théorisée par Freud en termes de destins de la libido, reste une boussole pour s’orienter dans le champ des psychoses. L’abord structural de Lacan avec le concept de forclusion a permis de clarifier cette opposition. Sur le plan du signifiant, le trou dans le symbolique a pour conséquence l’expérience énigmatique que ne lève pas la signification phallique forclose, livrant le schizophrène à la métonymie de la chaine signifiante et à sa position de sujet hors discours, le paranoïaque trouvant une certitude dans sa propre réponse à l’énigme. Sur le plan de la jouissance, c’est son retour sur le corps propre qui fait la souffrance du schizophrène, alors que le paranoïaque la loge dans l’Autre par son délire qui donne la raison du passage à l’acte. Nous étudierons cette année cette distinction fondamentale en explorant également la lecture qui peut en être faite à partir de la clinique lacanienne borroméenne continuiste issue du Séminaire Le sinthome.
Bibliographie
Freud S. Le Président Schreber, PUF, Quadrige, 2001
ENSEIGNANTS
M. Philippe Benichou
Dr Fabien Grasser
Mme Beatriz Vindret
LIEU
CMP de Yerres,
1 rue de la Grange, Yerres 91330.
Station RER « YERRES »
puis Bus jusqu’au CMP.
RENSEIGNEMENTS
Secrétariat du pôle (Dr Gorini) 01 82 37 00 90
Secrétariat du Dr Djamila Mebtouche-Garadi,
cheffe de service
01 61 69 65 66
ADULTES ADDICTS
INTERFERENCES DE LA JOUISSANCE DANS LES PSYCHOSES
Il y a deux sens dans notre titre : « Interférences de la jouissance » : génitif subjectif ou objectif. D’une part, la jouissance produit des interférences dans l’homéostasie du vivant. Et non seulement le sujet a affaire avec ces interférences, mais il en est le produit même. Mais lorsqu’elles débordent ses capacités de représentation, elles peuvent mener à une déstabilisation. Elle s’étend de l’énigme de la sexualité qui s’éveille au morcellement corporel, patent dans la schizophrénie. À l’inverse, un remaniement de l’ordre symbolique qui fait l’atmosphère du sujet peut conduire à des bouleversements de son régime de jouissance : ce peut être pour le meilleur – une bonne rencontre – ou pour le pire, lorsque, confronté à un défaut de signification, l’Autre du sujet prend l’initiative dans le déclenchement d’une psychose – dont la paranoïa. Si l’on peut lire les interférences de la jouissance dans ces deux sens, c’est qu’elle est, par essence, interférence.
Dans tous ces bouleversements des rapports du sujet à son corps et au corps social, les variations de l’humeur peuvent être discrètes ou spectaculaires. Le discours psychiatrique contemporain rêve d’en faire des maladies à part entière mais elles ne sont que des phénomènes de frange. Elles ne peuvent donc être traitées sans prise en compte de leur cause. Cette cause, c’est l’interférence. Or, des interférences, il y en a toujours plus.
Nos existences sont en effet de plus en plus conditionnées par les appareillages produits par la science. Ils déferlent et interfèrent avec le régime ordinaire de jouissance. Il s’agit de l’homme augmenté, comme le disait Baudelaire à propos du haschich et de l’alcool. L’homme augmenté l’est aujourd’hui, au-delà des drogues, par toutes sortes de prothèses. Elles n’appareillent pas seulement notre corps, nos sens, mais aussi le mental, déjà arraisonné avec l’Intelligence Artificielle… Demain avec des puces ?
Or l’addiction, c’est la nécessité : est addictif ce qui prend une place dans l’économie de jouissance d’un sujet : pour pasticher le premier Lacan : n’est pas addict qui veut. La disruption produite par ces jouissances nouvelles se substitue à celles du corps propre et dessine des bords pulsionnels inédits qui découpent les corps et morcellent le corps social. Ce qui justifie nos institutions d’exister, à mesure que se produit l’archipélisation des individus pris en charge par la technique et des normes désormais relativisées.
Si la paranoïa et la schizophrénie ont pu être lues en 1980 par Jacques-Alain Miller comme rendant compte de différentes localisations de la jouissance, le dernier et Tout dernier enseignement de Jacques Lacan obligent à considérer de manière plus ample les arrangements qu’on sujet peut trouver avec celle-là. Des arrangements sinthomatiques à la manière de l’égo réparateur de Joyce, des nouages tenue à-travers des nominations symboliques ou imaginaires, des épissures d’un des trois registres permettant au nœud de tenir. La clinique lacanienne permet de repérer l’inventivité et l’élégance des solutions que les sujets contemporains peuvent mettre en jeu.
ENSEIGNANTS
M. Fabian Fajnwaks
Dr Pierre Sidon
LIEU
CSAPA La Corde Raide
9 Passage Gatbois
75012 Paris
RENSEIGNEMENTS
Sidon Pierre : link : contact
ADULTES – Hôpital Esquirol
Phénomènes élémentaires et détails du dire dans la clinique au centre de Paris.
C’est à l’hôpital Esquirol que les patients des secteurs du centre de Paris sont hospîtalisés ?. Nous avons la chance que ce service y accueille une présentation de malades, avant tout conversation entre un analyste et une personne hospitalisée. La qualité des données qui nous sont transmises permettent d’orienter l’entretien vers les points de réel que ce sujet rencontre. L’enjeu est bien d’ordonner un dire et de faire saillir les butées, les trous d’un récit clinique. Parions sur l’intérêt de ces conversations pour notre confrontation en direct avec la clinique et la transmission de l’intérêt d’une approche psychanalytique lacanienne pour la déchiffrer et la partager avec les participants.
ENSEIGNANTS
M. Éric Laurent
Dr Jean-Daniel Matet
LIEU
Hôpitaux de St Maurice, 10/14 rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice
Accès par ligne de métro 8, arrêt Charenton Écoles puis 15 mn à pieds pour arriver à la porte 7 du secrétariat du Pôle Paris-Centre (Chef de Pôle : Dr Frédéric Kidichian). Ou bus 111 arrêt Épinettes.
RENSEIGNEMENTS
Secrétariat de la Section clinique
ADULTES – Hôpital d’Instruction des Armées de Percy
Présentations
L’entretien du psychanalyste qui vient à la rencontre d’un patient hospitalisé ne vise pas à vérifier les diagnostics de la clinique psychiatrique contemporaine. Il s’agit plutôt de permettre au patient de dire ce qui lui est le plus singulier et qui a pu par exemple décider de son hospitalisation à sa demande ou non.
Il s’agit aussi de repérer d’autres éléments comme un trauma, un automatisme mental, des expériences énigmatiques hors sens, l’éclosion d’un délire de schizophrénie ou paranoia avec ou sans confusion mentale, un dénouage des registres RSI, un débranchement, des troubles de la langue furtifs ou flagrants, une addiction, etc. Pour chacun les détails de la langue des symptômes sont singuliers au sujet.
L’entretien peut buter sur des phénomènes élémentaires qui alimentent un sentiment plus ou moins systématisé de persécution mais il peut aussi permettre au sujet de dire ce qui jusque-là était insu de lui et qui pourtant était traumatique comme peuvent l’être la séparation d’un proche, le deuil d’un être cher, une rupture amoureuse, un sentiment d’humiliation, etc. et qui recouvrait un sentiment de vide ou de laisser tomber.
Si le repérage signifiant est essentiel, il n’est pourtant pas suffisant. Le repérage de la logique qui anime le rapport du sujet à la jouissance est tout aussi essentiel. Ce repérage est souvent la clé d’une stabilisation dans les schizophrénies ou des paranoïas qui nous occuperont cette année.
Chaque présentation est suivie d’une heure de discussion qui permet de préciser certains détails anodins qui se révèlent parfois essentiels. C’est dire que lors de la présentation comme lors de la discussion qui y fait suite, une grande place est donnée aux phénomènes et à leur structure ainsi qu’aux nouages et dénouages des trois registres RSI. C’est dire aussi que nous prendrons, à chaque fois, le temps de recueillir le plus précieux de l’entretien.
ENSEIGNANTS
Dr Agnès Aflalo
Mme Anaëlle Lebovits-Quenehen
LIEU
Hôpital d’Instruction des Armées Percy
Service de psychiatrie du Dr. Frédérique Gignoux
2 rue Lieutenant Raoul Batany
92140 Clamart
RENSEIGNEMENTS
Le nombre de places étant limité, il conviendra de prendre contact avec le Dr Agnès Aflalo, une fois faite l’inscription à la SC-IdF.
